Début du ragréage





Le ragréage est l'étape pendant laquelle la mise en forme de l'ossature est réalisée. Les cloisons sont à arrêtes carrée, ainsi que les serres par exemples. Les plaques de contre-plaqué qui seront la peau du bateau doivent épouser la forme de la coque. J'ai commencé par la serre de bouchain. On réalise des pontades (photo 1) et l'on trace le repère qui servira de guide (photo 2). Travail passionnant, de sculpteur ou modeleur. Y aller doucement, car c'est facile d'en enlever, mais en remettre !! Dans les étapes précédentes, on se sent charpentier. Maintenant, on se sent plus artiste, bien que charpentier est aussi tout un art, pour bien faire.

Automne au revoir et bonjour froidure !



Nous avons hiverné l'atelier. Quelques calfeutrages, et cette année une tente ! La température intérieure dépend de l'extérieur. Avec du soleil, la température monte à +10. Sans soleil, comme à l'extérieur et cela va vite au Québec, ça peut aller à -20 dans les gros froids. Cela ne fait rien à la structure. Depuis deux années, et cela ne bouge pas. Alors nous avons installé une tente avec une petite chaufferette pour au moins faire des poses, non pas au chaud, mais au moins froid. Alors la planification dépend de la température. Mais le travail ne manque pas.

Une étape est franchie, d'autres arrivent...




Les raidisseurs horizontaux (Lisses, serres) sont placés, collés et cloués. Cela donne une rigidité étonnante à toute la structure. On ressent la solidité de l'ensemble. Maintenant nous allons placer les patins du fond. Il s'agit de deux lamellés-collés d'acajou, de 450 cm x 15 cm et 4,5 cm. L'option du lamellé est de 2 épaisseurs de 2,25 cm. Ces deux patins seront encastrés dans les varangues. Ensuite, le ragréage qui consistera à mettre en forme la structure. Pour gagner du temps, le ragréage est commencé au niveau du bouchain supérieur pendant le collage des patins. Nous allons commencer aussi l'assemblage des panneaux de contreplaqué qui seront la peau sur toute cette ossature.

À la mode tibétaine !







Un été chaud, parfois trop chaud pour travailler. Quelques difficultés dues à un Acajou trop sec. Alors lorsqu'il faut le ployer dans les deux sens, ce qui amène un vrillage ! La solution, des morceaux de chiffon, serviettes éponges (le must), mouillés et voilà une lisse qui a tout d'une préparation aux prières tibétaines. Dans chaque morceaux de tissu, une prière; (faites que cela fonctionne). Et cela va sans forcer, plus besoin de sangles pour contraindre la lisse ou serre. Ensuite attendre une semaine pour encoller à l'Époxy.

Serre de bouchain et propriétés élastiques du bois






Pas évident d'amener une serre en acajou africain, 85 mm x 45 mm, à suivre une forme courbe dans les deux sens. Elle suit la forme arrondie de la coque, mais aussi elle remonte vers l'arrière du bateau. De plus cela amène à un vrillage, pas facile facile. Résultat premier, lors de la mise en place, un craquement. On arrête tout et l'on constate que le bois au niveau du scarf commence à se fendre. Le scarf a été plus solide que le bois. Découpe, re-scarf. Nouvelle tentative et l'on y va avec une sangle pour amener la serre progressivement vers sa forme. Nous laissons le tout pour une nuit. La suite: la serre a brisé non pas au niveau du scarf, mais après. Re-découpe, re-re scarf. Nous tentons cette option, bien que je trouve que deux scarfs trop proches, rigidifient la serre. Mais je n'ai rien à perdre. Je modifie légèrement la pente sur les cloisons arrières. Ensuite nous verrons bien. Sinon, dernière option, faire un lamellé collé, sur la structure. Mais la serre est déjà réparée, juste attendre la prise de l'époxy.

Lisses et serre bauquière






La serre bauquière et deux lisses sont fixées. Une troisième lisse sera mise en place cette semaine. Cette dernière a été poncée (finition) et les angles passés à la toupie pour la finition. Viendra ensuite la serre de bouchain pour la semaine prochaine.

Re suite des photos




Suite des photos





Lisses et serres






Le travail est maintenant devenu assez routinier. Les scarfs ou sifflets, époxy, encoches et la valse continue. Nous profitons aussi pour avancer dans la pré-finition intérieure. Les surfaces intérieures des serres sont poncées. La magie des mains féminines est précieuse. Clara s'est formée à la toupie pour les angles des serres. Vous pouvez suivre en photos, les différentes phases pour la réalisation des scarfs. Mesurer, scie circulaire et on finit à l'égoïne, ponçage pour arriver exactement à l'angle voulu. Je me permets une petite fantaisie, non pas pour faire joli, mais pour capter plus d'époxy et arriver à une plus grande solidité. Cela peut-être décrié, mais cela ne gâche rien. Avant je m'embêtais avec des morceaux de plastique blanc; j'ai opté pour des sacs que je perce et qui sont enfilés comme des manchons et en plastique transparent. Comme cela je peux voir la qualité des jonctions. Ensuite encoches, scarfs, et la vase recommence. Je l'ai déjà dite celle-là !!

Lisses (suite)






La première lisse a été collée à l'epoxy, et clouée avec des pointes en acier galvanisé. Les lisses subséquentes sont mises en place pour les tracés, ensuite les mêmes opérations vont se répéter pour les lisses restantes, les serres. De quoi nous tenir occupés pendant le mois de mai et juin.

Les lisses






Les lisses sont les raidisseurs horizontaux. 7 cm sur 4 cm et la longueur du bateau pour la plupart. Les longueurs d'acajou sont collées par scarf ou sifflet. Et c'est réellement solide. À la première mise en place on se demande si cela ne va pas casser. Incroyable ! Les lisses sont poncées sur les faces intérieures et les arrêtes passées à la toupie, toujours en vue de la finition. L'extrémité de certaines lisses qui n'aboutissent pas sont biseautées. Ensuite elles sont placées pour définir les tracés des encoches, avec les angles dus à la courbure de la coque. (Photographe : Clara Gaspard)

Les joints congés






Je profite de l'espace pour amener quelques finitions. Nous avons décidé de faire des joints congés pour toutes les cloisons, avec ceintures, barrots. Toujours dans l'optique que cela sera plus facile de nettoyer un espace arrondi qu'une arrête. De plus cela confère aux collages une plus grande solidité, plus de surface encollée. Je charge l'époxy avec des micro fibres de silice. La consistance obtenue est proche de la mayonnaise. Je mets un cache pour éviter de longues heures de ponçage. Ensuite, des sachets Ziploc que nous recyclons, sont remplis d'epoxy, avec au coin un petit trou. Pour finir, une petite cuillère me donne le rayon voulu; ensuite il faut enlever le surplus avec une spatule.