Le travail continue




Le travail continue, malgré le froid. Par -10 degrés, c'est juste. Mais cela ne m'arrête pas. On en verra d'autres. Toutes les pièces sont posées et non collées. Il faut attendre des températures plus clémentes. Les panneaux sont assemblés par feuillure. Comme je loue l'atelier du Lord des lieux, Serge, cela me permet de travailler au chaud, de bénéficier de ses précieux conseils, et d'avoir à ma disposition tous les outils professionnels, ban de scie, table de toupie, scie à onglets, dégauchisseuse, etc. Et comme l'atelier est attenant à la serre, j'ai juste à marcher quelques mètres dans la neige. Les aménagements des cloisons A à H sont réalisés. Je voudrais finir les gros des aménagements pour le mois de mars 2011. Ensuite, mettre en place les circuit d'eau, d'électricité, et peinture intérieure. Tout un programme, mais comme disent les québécois, on ne lâche pas!

Immatriculation

Tous les documnets relatifs à l'immatriculation ont été envoyés, révisés. Le nom du bateau serait BALADIN II, port d'attache Montréal. J'ai éffectué le calcul de la jauge, sans passer par un bureau, ce qui aurait coûté des billets verts. La jauge brute est 7,78 toneaux et la jauge nette 7,39 tonneaux. Il ne s'agit pas d'un fameux trois mats, fin comme un oiseau.... 400 tonneaux... comme dit la chanson.

Malgré le froid!


Malgré le froid, les aménagements intérieurs prennent forme. Je numérote chaque pièce, chaque tasseau, car je ne peux pas coller en dessous de +5 degrés. Ensuite chaque façade, côté intérieur, sera peinte; d'abord deux couches de primer ensuite peinture bi-composante. Dans mon nouvel atelier chauffé, je dispose d'assez d'espace pour peindre. Je prévois finir le gros des aménagements en mars 2011. Viendra le masquage et la peinture intérieure au fusil. Je profiterai du salon nautique de Toronto pour commencer les achats tels que toilette, four, lavabo, éviers, etc. Autre grande démarche, l'immatriculation auprès de Transport Canada. Tous les documents, calculs de jauge nette, etc ont été faits. Maintenant j'attends la confirmation pour le choix du nom du bateau. Le port d'attache est Montréal.

Cloison axiale




Je travaille d'une manière assez systématique. Des cloisons A à B, de B à C, etc. J'en suis rendu aux chambres. Tribord, deux couchettes superposées et babord, la couchette du capitaine. J'ai posé la cloison axiale qui fait la séparation. Assemblées par une feuillure de 6 cm verticale, collées à l'époxy chargé de silice, deux panneaux de contre-plaqué marin. La feuillure est décentrée vers l'avant, le plus loin possible de l'épontille, pour garder un panneau entier sous le mat, solution plus rigide.

Alle Jahre wieder, enfin presque


Comme chaque année, à l'approche des froids canadiens (...) les oies blanches glânent les grains de maïs pour prendre des forces, car leur route migratoire est longue. Mais ce qui diffère de l'année passée, sous sommes DANS le bateau.

Ah les découpes...







Rien n'est droit, rectiligne, dans un bateau. Mais lorsqu'il faut placer une tablette qui épouse le mieux possible la forme de la coque, et qu'en plus, une lisse est dans le chemin...il faut être persévérant et recommencer pour obtenir ce que l'on désire. Parfois il a fallu deux heures et beaucoup de patrons pour y arriver. Cette étape est passionnante. Le choix du contre-plaqué pour les équipets et tablettes, a été du contre-plaqué russe.

Début des travaux d'aménagement
















Les joints congés sont finis. Cela représente environ 4 000m de joints (un mélange de silice et de micro-fibres, l'un pour la solidité et l'autre pour faciliter le ponçage, avec une teinture). Ensuite, ponçage pour une belle finition. Maintenant, nous préparons les aménagements. Il faut bien planifier les travaux, car certains endroits seront inaccessibles, alors il faut peindre ces sections, en tenant compte des divers équipets. Pour les fargues ou autres éléments visibles, nous emploierons la même essence de bois. L'architecte recommande du pin sylvestre, difficile et très cher ici au Québec et du frêne. Nous regardons vers un bois local, question d'être plus à l'aise avec l'environnement, de l'érable. La décision se prendra rapidement. Pour les couleurs, les fonds de cales seront blancs (Interlux Bilgekote), les lisses, ceintures serres en acajou, seront vernies et pour les bordés, un blanc cassé Hatteras de la marque Interlux, une peinture de finition au polyuréthane avec Téflon.

Préparation intérieur




Maintenant nous rentrons dans le bateau... Il a fallu poncer (Eh oui, encore et toujours) toutes les dégoulinures d'époxy sur les bordés, mais à l'intérieur! Il faut penser finitions, alors on s'applique. Ensuite joints congés, partout. Cela nous facilitera la tâche de nettoyage, pas de saletés qui s'incrusteront dans les anges vifs, question de finition cosmétique. De plus la cohésion bordés-structure est renforcée. Nous avons aussi installé un atelier pour préparer touts les pièces de bois qui vont servir aux aménagements. Et c'est tellement plus agréable de travailler en automne avec des températures plus douces. En été, avec le facteur humidex, nous avons travaillé avec des températures ressenties de 56 degrés. Et ce ne sont pas de Fahrenheit!

De 9h00 à 11 heures en images, le lendemain











Le lendemain, de 9h00 à 11 heures

La nuit a été propices aux réflexions, Comment faire, quelle solution. Au petit-déjeuner, j'explique un plan peu orthodoxe à Véronique, mon épouse. Alors elle me dit en bon professeur : -fais comme les romains, avec des rouleaux. Nous partons rapidement pour louer les vérins hydrauliques, en espérant que personne les avaient loués avant nous. Ensuite, aller dans une manufacture, acheter des rouleaux en aciers, les faire couper à la dimension voulue. Nous avons placé les cinq rouleaux et au fur et à mesure que nous avancions la coque, un se libérant sur l'arrière, nous le replacions en avant. Et nous n'avons rien inventé, les romains l'avait l'affaire. Nous avons pu rentrer la coque avec une facilité déconcertante, sans forcer. Et voilà notre coque du futur Baladin, de nouveau dans l'atelier, mais à l'endroit. Le tout a été arrosé avec nos amis, Jacques et Serge. Je tiens aussi à remercier mon épouse, pour sa patience et ses prises de photos, et d'avoir tenu aussi le rôle de camera-women. Nous éditerons le court film prochainement.

De 19h30 à 21h30 en images


De 19h30 à 21h30

Pour entrer la coque avant la nuit, il fallait recommencer l'opération avec le pieu, mais dans l'atelier, cette fois-ci. Mais il a été impossible d'enlever le premier, tout a été essayé. Heureusement que notre ami Jacques avait ce genre de barre dans son camion. Et nous voilà à enfoncer de nouveau, un autre pieu. Après plusieurs tentatives, rien à faire, le bateau ne bouge pas d'un millimètre. Rien à faire. Au départ, le poids de la coque était répartit sur toute la longueur du châssis. Maintenant, le poids se concentre sur le milieu de la coque, et impossible de le bouger. Le ciel étant menaçant, il ne fallait pas qu'il pleuve. Alors, bâches en tout genre, nous avons recouvert le bateau pour ne pas qu'il se remplisse d'eau. Ensuite il fallait repenser la méthode pour le lendemain, et nous n'avions pas d'autres possibilités que de réussir.

de 15h30 à 19h30 en images
















de 15h30 à 19h30

Tout d'abord placer les sangles en nylon, spécialement conçues pour ne pas abîmer la coque. De chaque côté, des écarteurs et avec un lent mouvement, la coque roule dans les sangles. Ma grande inquiétude, SOLIDITÉ. Comment va tenir la coque, s'écraser? À un moment elle sera sur un seul bordé, tout le poids sur seulement un bordé. Mais si ça casse, c'est mieux maintenant qu'en pleine mer. Alors on y va, lentement, sans difficulté, sans bruit, impressionnant. Rien ne bouge pas de craquements sinistres, rien. Et voilà la coque retournée. Juste le temps de placer les cales de son nouveau ber, et la voilà, enfin. Et quel soulagement, car tout aurait pu tourner à la catastrophe. Mais quelle allure. Maintenant, il faut rentrer la coque, et là, c'est une tout autre affaire...

De 12h30 à 15h30 en images suite











De 12h30 à 15h30 en images











De 12h30 à 15h30

La grue tant attendue arrive. Une grue de 45 tonnes, impressionnante. Le grutier est seul. Donc avant de commencer, il faut placer les cales sous les vérins hydrauliques. La méthode de retournement se fait avec deux poulies, un câble n'est pas engagé. Le grutier me demande de monter sur la flèche, de tirer le câble jusqu'à l'extrémité, de dégoupiller pour le passage du câble, tout ça sur une flèche pas très large, avec un autre bien graisseux, en tenant le second câble et le tirant... et ce n'est pas des câbles de petite dimension ! On arrête tout, gros problème. Le second câble est totalement emmêlé. Je passe les jurons religieux made in Québec ! Coups de téléphone au bureau, comment faire. Le seul moyen, déployer totalement la flèche, sortir tout le câble en le tirant avec un 4 x 4, et le rembobiner. Le grutier me demande de prendre les commandes et d'enrouler lentement le câble, pendant qu'il le place correctement à coups de masse. Il ne fallait pas aller trop vite, car j'aurais pu monter le camion, avec Jacques à l'intérieur à plus de 30 mètres de haut.

De 11h30 à 12h30 en images


De 11h30 à 12h30

La coque est sortie, mais pas de grue promise. Quelques coups de téléphone, pour apprendre que le grutier est retardé sur un chantier, et qu'il sera là dans une heure ou deux! Mais nous avons tenu notre pari, de sortir, sans trop de difficultés, seulement beaucoup d'huile de coude et de sueur, la coque. Nous respirons. Juste des boulons, tire-forts à enlever pour que la coque soit libérée du châssis.

de 10h30 à 11h30 en images
















De 10h30 11h30

Lentement, avec une tension énorme dans le câble et les sangles, centimètre par centimètre, l'ensemble coque-châssis, sans heurts, roule difficilement. Il faut glisser des plaques de contre-plaqué pour ne pas que les roues ne s'enfoncent dans le gravier. Parfois, avec une barre de métal, nous devons soulager une roue, ou glisser une plaque pour continuer de tirer cette structure. Il faut aussi que les fausses cloisons et tout ce qui retient la coque soient suffisamment solides pour que la coque inversée reste en place. Un mètre, puis 20 cm de plus, et la proue voit le jour. Petit à petit avec l'aide efficace de Jacques et Serge, la coque sort. L'heure tourne et je crains que la grue n'arrive trop vite.

de 9h30 à 10h30 en images











26 heures Chrono

de 9h30 à 10h30
Chaque épisode sera suivi du résumé en images
Pour tirer le châssis sur ses roues, il fallait un point d'appui pour y accrocher le treuil à main. Et le temps était compté; la grue devait arriver vers 13 heures. Donc le bateau devait être totalement sorti de l'atelier. Une barre de plus de 2,60 m à enfoncer dans le sol. On commence d'abord sur un escabeau et au fur à mesure que le pieu s'enfonce à coups de masse, je descends les marches. Nous l'avons enfoncé de près de 2 mètres. Ensuite nous avons fabriqué des points d'ancrages, car les boulons fixés dans le châssis n'ont pas tenu, malgré leur dimension. Deux plaques de métal, découpées et percées au plasma, vissées solidement. Maintenant, le pieu serait-il assez solide, le treuil, allait-il résister, les courroies allaient-elles tenir ?

Préparation du terrain



Pour rouler la coque sur son châssis, il a fallu commander un camion de garnotte (pierres concassées dans le language d'icite) et le niveler en plein soleil. Nous vérifions que la surface est du même niveau, pour ne pas faire rouler dans une pente, si faible soit-elle, les 2 tonnes (environ) de ce six roues.

Préparation pour le retournement de la coque
















Après la visite de deux grutiers, la seule solution est de sortir le bateau et son châssis de la serre. Certains me disaient de faire comme les romains, avec des rouleaux d'acier, d'autres de creuser pour y placer des crics, d'autres avec des chaînes, mais là je ne suivais plus. Mes nuits ont été ponctuées de pensées diverses, du comment faire, les risques, la rigidité du châssis, etc... La solution était de se servir de lèves-charges hydrauliques, de rechercher un manufacturier pour des roues supportant la charge, de patenter (en bon langage québécois) un support pour les roues. Et le tout devait réussir. Pour les lèves-charges, cela a été facile, tout comme les roues. Le manufacturier m'a fourni des roues, avec roulement à barres, chacune pouvant supporter 500 kg. Avec 6 roues, cela devrait faire l'affaire. Ensuite acheter des barres de fer, toujours chez un grossiste, et malgré leurs vacances, j'ai été comblé. Les couper a été facile et agréable de sentir la puissance à couper ce métal, sans forcer. Le métal devient rouge incandescent et la lame scie facilement. Des gerbes d'étincelles brûlantes nous donnent un sentiment de puissance, de vaincre l'acier. Oh THOR ! Nous avons soulevé la structure, lentement, très lentement, placé les roues avec le montage en acier consolidé le tout avec des tire-forts. Ensuite, lentement, toujours lentement, nous avons redescendu la structure de 12 m de long, sur ses roues. Et cela devient un beau six roues. Quelques tests de roulement, ça roule. Un gros soulagement. Et si la structure n'était pas solide, et si un côté serait plus soulevé et que la coque glisse sur le côté, et si et si. Et les accidents éventuels, et notre patente de roues, serait-il assez solide. Ce soir un GROS OUF.