Sortie de Baladin II

Ça y est! Après 7 années, environ 9500 heures de travail, Baladins II a pris la route. Avant dernière étape avant la mise à l'eau. J'ai du mal à m'imaginer que j'ai construit ce superbe voilier. Comme un rêve. Bon cela n'a pas été aussi facile.
Le transport était prévu une semaine plus tôt. Mais des vents de 100 km/h rendait le transport impossible. Rendez-vous pris avec le transporteur (Dubois Marine Transport, très professionnel, patient, attentif un AA++ à cette entreprise)pour ce samedi.
Tout était prêt. Mais le camion n'arrivait pas à reculer, car il labourait le terrain, trop meuble. Les pneus remplis de terre creusaient plus qu'il ne faisait reculer le camion et sa remorque. Deux solutions, trouver un loader ou chargeur avec une plaque pour accrocher la remorque ou attendre que le sol gèle! Donc un samedi matin, à 8 heures, il fallait se retourner sur un 25 sous (Expression d'ici't). Embarquer dans la voiture, et comme voisin de chantier, une grosse compagnie d'excavation. Explication du problème: OK, on arrive dans 5 minutes. Et le loader arrive, avec un pick-up pour arrêter la circulation. La remorque a été accrochée et manoeuvres pour amener la remorque sous le bateau. Il a fallu s'y reprendre plusieurs fois, décrocher, accrocher, décrocher, etc pour que la remorque soit placée au centimètre près, car l'espace dehors est réduit. Le conducteur, un artiste, tout en délicatesse, précis, incroyable. Ensuite, les plaques de soutien sont venues s'appuyer sous la coque, et la sortie s'est effectuée, toujours avec les mêmes manoeuvres, mais en plus stressant, car il y avait un bateau dessus. C'était la première fois que je voyais le bateau de loin et oui, j'en suis très fier. Pour un pianiste qui construit un voilier pour la première fois. Je me dis un Bravo bien mérité. J'avais la chance que mon fils David et sa copine Katy, soient là pour toute la préparation et la pose définitive du lest et la préparation à la sortie. Une grande aide, plus que précieuse. Ensuite le convois a pris la route jusqu'à la marina. Bateau déposé, facile. Nous sommes à moins de 200 mètres de la voie maritime du St-Laurent. ENFIN. Bon avant la mise à l'eau quelques travaux, car ce n'est jamais fini. Alors continuez à suivre mon blog pour la suite de l'aventure. Et mieux encore, inscrivez-vous comme membre. N'hésitez pas à me donner vos commentaires, c'est toujours apprécié.

Pose du pied Sail-drive







L'option Sail-Drive est plus onéreuse que le classique arbre. Mais on perd moins de puissance, moins bruyant, et aussi de placer un axe, avec presse-étoupe, pas facile d'avoir un alignement parfait. C'est lourd tout de même et pas facile à placer dans un espace réduit. Mais comme qui dirait : yen a pas d'facile. Il nous faut joindre le moteur au Sail-Drive; prochaine étape lorsque nous irons à l'atelier d'ici un jour ou deux pour bloquer les écrous.

Lest posé et pour de bon!





Beaucoup de péripéties pour ce lest. Un peu trop. J'ai profité de la présence de mon fils David, un bon marin expérimenté, pour m'aider avant la sortie du bateau. David est capitaine et travaille à collecter des données sur les baleines.
Mais maintenant tout est en place. J'ai fait refaire les boulons car certains n'avaient pas la bonne taille, toujours à cause de ces fameux trois centimètres manquants (Merci entreprise Labrie !). Chaque boulon a été enduit de Anti-Seize de Permatex pour que l'on puisse les dévisser du lest. À l'avenir on se sait pas ce qui va se passer, et il faut être prévoyant. Une bonne couche de Sikaflex très généreuse, 9 cartouches y sont passées. Ensuite descente du bateau à l'aide des crics à vis. Juste ce qu'il faut pour que juste un bourrelet s'échappe, pas plus pour ne pas chasser ce joint. Maintenant il faut attendre que ce joint durcisse pour ensuite visser définitivement les écrous. Nous avons contrôlé depuis l'intérieur du bateau que le Sikaflex entre bien dans le fond des trous où se placent les boulons. Chaque écrou a été placé avec sa plaque d'acier inoxydable pour répartir le poids sur les varangues. Mais quel soulagement de voir ENFIN le voilier avec son lest.

La barre franche

La barre est un lamellé-collé des bois utilisés sur le bateau, Kaya (Acajou), Iroko, cèdre d'Amérique et pin du Nord. Pour la solidité, l'Acajou et l'Iroko prédominent. J'ai confectionné un moule et ensuite collage epoxy, chargé de silice. Le tout était de section carrée ou plutôt, rectangulaire et il fallait mettre en forme. D'abord dégrossir au rabot, et avec du papier à sabler grain 40, on frotte jusqu'à la forme voulue. Et en ces temps froids, ça réchauffe. Je la trouve belle, et vous?



Lorsque l'on pense que tout va, eh NON !

Fébrilité avant la pose du bateau sur son lest. Tout est prêt, les boulons vissés dans le lest. Tout, en apparence, va comme nous le voulons. Et bien non, rien ne va plus. La coque se pose sur le milieu du lest, mais aux deux extrémités, un espace de 3 cm. Incohérence, jurons, les meilleurs, jurons encore, ensuite réfléchir. On essaye de monter plus l'arrière, plus le devant, non, il faut se rendre à l'évidence, le galbe du lest et de la coque ne correspond pas. Où est l'erreur? Mais avant, comment corriger cet espace. La solution trouvée est de mettre une sorte de semelle qui compensera  cette différence de courbure. Partir acheter une planche d'acajou, la préparer, dégauchir, planer. Ensuite mesurer tous les 5 cms le hauteur à reprendre, la reporter sur les planches d'acajou, couper, placer ces morceaux pour les trous des boulons, tester. Ce qui veut dire, le stress de descendre le bateau, le remonter. Maintenant enduire d'epoxy ces plaques et l'on pourra finaliser la jonction coque-lest. Frustrant vous dites! Après mesures précises du lest, l'entreprise qui a construit ce lest n'a pas respecté les mesures. Aux deux extrémités, parfait, au centre, 3 cms de trop. Et tout vient de là. Quoi dire maintenant. Lorsque nous avons reçu le lest, nous aurions dû vérifier, car il faut tout vérifier. Et tout ce que j'ai fait faire (made in Québec!!) a des erreurs. Je ferai bientôt une liste d'entreprises à ÉVITER. Mais on ne lâche pas.



Soutenez mon autre projet (projet avorté manque de financement) snif, snif....

Bonjour à toutes et à tous,
J'ai le projet d'enregistrer un DVD de musique pour une diffusion auprès des jeunes. Pour cela nous l'auto-finançons via le site www.ecloid.com.
Chaque personne peut contribuer à ce projet et c'est très simple. Il faut aller sur le site: www.ecloid.com et s'enregistrer à l'aide de son adresse courriel. Ensuite vous pouvez aller sur les projets en cours ou encore plus simplement :
http://ecloid.com/project/enregistrement-vid-o-de-musique-classique
Les contributions sont libres et peuvent être juste de 1,00$ ou un peu plus, ou beaucoup plus. Mais sentez-vous très à l'aise. Si vous ne pouvez pas contribuer à ce superbe projet, vous pouvez aider en faisant circuler cette information auprès de vos amis, famille, connaissances.....
Cordialement,
Daniel Gaspard

Le lest en ENFIN placé

Le lest est placé DÉFINITIVEMENT. Cette opération a été de loin et de très loin, la plus difficile. Pour le placer exactement, plus précis qu'au millimètre près, pour que les boulons se vissent dans les inserts du lest, on ne peut pas jouer à l'à-peu-près.
Pour le tirer, première tentative avec une voiture comme appui. Frein à main tiré, vitesse enclenchée, c'est la voiture qui reculait! Il fallait recourir au pieux qui a servi pour sortir la coque. Avec un grand nombre de sangles, dont une a littéralement explosé sous la tension, je pouvais tirer au millimètre près, et en me servant de la tension, je poussais le lest à sa place définitive.





Quelques trous devaient être ajustés. Et quelle galère. À la râpe à bois, à travers 25 mm de coque, 50 mm d'acajou lamellé-collé epoxy et les varangues en Iroko de 15 cm parfois, dans des endroits difficiles d'accès, recroquevillé. Mais C'est fait. tout est ne place pour descendre le bateau sur le lest.
Je ferai un premier essai de la descendre (8 cm) ensuite, le remonter d'autant pour mettre du Sicaflex très généreusement. Redescendre le bateau, juste pour appuyer sur le joint de Sicaflex et lorsque ce joint sera durcit, finir de descendre la bateau à sa place DÉFINITIVE. Je pousserai un grand OUF qui s'entendra des lieues à la ronde. Étape suivante, le transport du voilier.

Le gouvernail




Le gouvernail est composé de deux éléments. Un aileron fixé au tableau arrière par une mortaise sur lequel sera vissé un tube. Toute cette partie est fixe. Le safran sera articulé à partir du tube. En premier, (voir libellés précédents) percer la coque pour le passage d'une partie de l'aileron. Il est en lamellé d'acajou, recouvert d'un tissus de verre, 3 couches d'époxy, 2 couches de Primer, 2 couches de PrimeKote bi-composante epoxy. Pour le placer dans la coque, un palan à chaîne. Opération assez facile. Vérifier que l'aileron soit placé exactement dans l'axe du bateau et l'étanchéité est réalisée par deux blocs d'acajou de 7 cm sur 10 cm de haut, collés, pontés et vissés à l'extérieur et deux pièces, toujours en acajou de 4 cm par 2,5 cm, sur la longueur de l'aileron collés epoxy dans le coqueron. (Le coqueron est le coffre en arrière du bateau). Pour le tube en inox, le plus ardu était de placer à l'intérieur des rondelles qui soient plates d'un côté et ayant la même courbure que l'intérieur du tube. Le seul moyen était de les descendre une à une par un fil, les placer juste au niveau du trou, et retirer le fil pour ne pas que de l'eau passe par capillarité ; il fallait juste les tenir avec une tige d'acier fine, ensuite maintenir la rondelle avec un tire-langue et en le maintenant en équilibre, placer le boulon, toujours en inox. Les lumières (trous) faites permettant de visser l'écrou seront refermées avec les pièces correspondantes, toujours epoxy et re-peinture pour cette partie.

Mise en place du lest (première tentative)

Il faut le mettre en place ce lest de 2 tonnes 300! C'est lourd, encombrant, pas manoeuvrable. Je pensais que 2 tonnes de plomb le rendrait stable, mais ce n'est pas le cas.
La première étape était de placer un pieux d'acier dans le sol pour avoir un appui. Enfoncer à la masse 2 mètres de barre d'acier, une première épreuve. Prévoir tout, même l'imprévisible. Le moyen de le tirer sur des rouleaux d'acier, les attaches de cordes. Constatation, il faut soulever (eh oui, encore) le bateau, car la forme du lest qui épouse celle du fond fait que l'arrière est plus haut que le centre. Alors, crics manuels, soulever de quelques centimètres, bloquer le bateau par des blocs de bois, ajuster les pattes du ber et on recommence pour quelques centimètres, y aller doucement, tirer le lest, vérifier si il passe, re-soulever le bateau avec toutes les étapes. Une journée entière de travail pour l'amener sous le bateau. Et un bateau de plusieurs tonnes, le stress des dangers que cela représente, une fin de semaine dont on est content que cela finisse.





Mais il faut le centrer, ce lest! Le seul moyen trouvé, à la barre à mine, technique du levier. Juste quelques millimètres pas millimètres, acier sur acier avec les rouleaux, cela frotte dur, mais il bouge. Pas trop de levier, car le lest pourrait se coucher sur le côté, alors ça serait la grosse, mais très grosse cata! pas besoin de rajouter strophe. Et pour s'apercevoir que le bateau est trop haut maintenant et qu'il faudra le redescendre. Au départ, je pensais que soulever le lest serait le plus facile, un peu en arrière, un peu en avant, re-un peu en arrière, re-un peu en avant. Pour placer le cric de voiture, il fallait creuser sous le lest; et on creuse à la main, j'essaye, le cric ne passe pas, continuer de creuser.... En le soulevant de l'arrière, la semelle du lest étant plus large vers l'avant, la stabilité est relativement bonne. Par contre, en le soulevant de l'avant, l'arrière de la semelle ne mesurant que quelques centimètres, aucune stabilité. Avec une main je le bougeais trop facilement, en équilibre instable, on arrête tout, on repose doucement, mais tout doucement cette montagne de plomb. La suite, IL FAUT LE PLACER CE LEST! Prochaine fin de semaine, descendre le bateau et ce n'est pas une mince affaire, car il faut le monter sur des crics, enlever quelques cales de bois, descendre les pattes du ber, redescendre la bateau avec les crics, et toujours quelques millimètres à la fois. Sécurité avant tout. Et seul, il faut que j'aille d'un bord à l'autre, visser, dévisser, caler, recaler, bâbord, tribord, bâbord tribord. Alors la suite au prochain épisode que l'on dit....

Mise en place de la dérive







Pour mettre en place la dérive dans le lest, dérive qui pèse aux environs de 190 kg, il faut user de ruses, lorsque l'on est seul à pouvoir opérer. Pour cette étape, je ne pouvais compter que sur mes muscles, mais ma tête est plus forte qu'eux! J'ai modifié une chèvre, enfin j'appellerai ça  plutôt une girafe avec un système de poulie pour démultiplier les efforts. Avant de la placer définitivement, il faut coller des pièces en Delrin pour empêcher que la dérive ne vibre dans son puits. Une pâte epoxy, résistante à l'eau, un bon beurrage et les coller dans leur cavité respective. Le plus difficile a été de réduire la courbure légère de la dérive qui a pris cette forme lors de la découpe. En plaçant des cales aux extrémités, j'ai placé un pick-up au milieu. Cela a aidé un tout petit peu, mais cela était suffisant. Je commence à planifier et surtout penser à glisser le lest, maintenant 2 300kg (2 tonnes, 3) sous le bateau. Je devrai là aussi, ne compter que sur ma tête et mes pauvres muscles de pianiste!

Je ne cherche pas un trésor enfoui.


L'aileron doit être placé à la verticale, donc j'avais la solution de soulever le bateau de plus d'un mètre vingt ou creuser. Et si on m'avait dit que pour la construction d'un voilier il fallait creuser un trou dans la terre, enfin plus des cailloux que de la terre, je ne l'aurais jamais cru. 1,20 m c'est profond tout de même, avec une barre à mine qui pèse une tonne, bon j'exagère un peu... mais au bout de plusieurs heures, ça se sent dans les bras.

Nous prévoyons sortir le bateau d'ici DEUX SEMAINES.... après 7 années de travail.

Le gouvernail

J'ai choisi l'option d'un gouvernail au tableau, avec aileron. Plus facile à voir et surtout à réparer en cas d'avaries. Plonger sous un bateau, en pleine mer... non merci bien. Et si ça casse, la mer ne doit pas être bien calme!















Il fallait effectuer une demi-lune pour le passage du tube. Une journée après, je passe du gouvernail à l'aileron. Deux jours de travail, tout à la main, mais super content du résultat. Après une bonne imprégnation d'époxy, fibre de verre, re-époxy (3 couches généreuses) et sablage avant le primer. C'est lourd, un aileron en lamellé-collé d'acajou, de plus 2,40 m de long, 8 cm d'épais et 30 cm de large. L'aileron vient se placer dans le bateau avec une partie sur le côté extérieur du tableau pour recevoir le tube. Toute cette partie est fixe. Faire une encoche, scie, râpe, papier à sabler... de la sueur. Une autre journée de travail. Mais c'est fait.