La solution, un patron





La solution la plus fiable, reste le patron grandeur nature. Mais comme il faut toujours s'organiser pour pouvoir travailler seul; les plaques de Masonite, de la même dimension que les plaques de CP, sont faciles à utiliser séparément. Par contre d'une seule longueur, il serait impossible de le faire. Alors plaque par plaque, en prévoyant un chevauchement égal aux scarfs, très facile à réaliser. Ensuite, chaque plaque est reproduite sur le CP des bordés, là-aussi, plaque par plaque. Ensuite il restera à coller chaque section avec l'Epoxy. Auparavant, j'ai testé deux fois plutôt qu'une, le patron sur tout le bordé. Une marge de plusieurs centimètres a été prévu sur le CP. Toujours plus facile d'en enlever que d'en remettre.

Oh Gerardus Mercator

La projection de Mercator est une projection cylindrique d'une forme, la Terre par exemple, sur une surface plane formalisée par Gerardus Mercatoren 1569. Cette technique était connue des Chinois au Xe siècle après JC. Sur une carte, le Groenland apparaitra aussi grand que l'Afrique.
Maintenant pensons l'inverse ! En partant d'une forme plane, le bordé posé à plat, comment retranscrire la forme arrondie du bordé inférieur, avec un vrillage à l'étrave, tout en suivant les courbes de la coque. Et bien, c'est cette ignorance qui me fait recommencer les deux bordés inférieurs. Bon : Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage.... En fait l'arête de poisson suivait la courbe parfaitement et ensuite sur le bordé, à plat, la courbure ne se reproduit pas. Pourtant j'ai suivi toutes les recommandations de l'architecte dans son livre. Alors, précision et qualité obligent, nous refaisons ces deux bordés.
La suite ? faire un patron avec des plaques de masonite, une sorte de carton compact.

Bordés phase 1 suite






Les explications sont inutiles, les photos (merci Émilie) parlent d'elles-mêmes.

Pose des bordés phase 1






Tout d'abord un grand merci à : Antonin, David, Émilie, Jacques, Raphaël, Rodney, Serge, Véronique. Je les place volontairement par ordre alphabétique, car tous ont participé d'une manière extraordinaire. Jusqu'à maintenant, je pouvais travailler seul, mais là, impossible ! Un peu de nostalgie, car toute cette structure ne sera plus visibe et je connais chaque morceau de bois que j'ai façonné.
Un temps peu propice. Du vent avec des rafales à 25 noeuds. Alors pour sortir les panneaux vent de travers, la seule solution était de les sortir horizontalement, sans prise au vent. Je redoutais cette étape, mais tout s'est bien passé, même avec facilité.

Membrures détails





Les membrures sont installées, boulonnées aux serres et lisses. Les boulons et écrous sont en métal inoxydable (stainless) qualité 416. Les écrous sont noyés dans les serres.

Anguilliers




Les anguilliers sont des passages pour l'eau qui pourrait être dans les fonds. L'eau coule alors vers le point le plus bas du bateau et la pompe fait le plus gros du travail. J'ai choisi de les faire arrondis, pour ne pas que de la saleté s'agglutine dans les angles et pourraient les boucher. Un traitement à l'époxy non chargé (3 couches) protégera le bois.

Quand les outardes reviendront...


J'emprunte au merveilleux film russe ce titre. Les outardes se regroupent et quittent nos régions qui seraient trop froides, pour des cieux plus cléments. Eh oui, l'hiver s'en vient....

L'arête de poisson



Cette arête de poisson gigantesque nous sert de patron pour la pré-découpe des bordés. Nous la positionnons sur un bordé, fond, supérieur, inférieur et nous marquons les limites de ce bordé. Ensuite nous la posons sur le futur bordé composé de cinq plaques de contreplaqué. Nous n'avons qu'à marquer les plaques aux mesures réelles du bordé. Ensuite nous prenons une marge de plusieurs centimètres de chaque bord. C'est toujours plus facile d'en enlever que d'en remettre !! La découpe à la scie sauteuse se fait en suivant le trait qui joint chaque point. Un ajustement plus précis sera fait lorsque nous poserons le bordé sur la coque.

L'Acajou


Nous manipulons des essences de bois, sans véritablement connaître celles-ci. Alors je commence par l'acajou qui nous sert de raidisseurs longitudinaux (serres et lisses, ceintures pour les cloisons, lamellés collés (étrave, renfort de brion, contre-étrave, membrures). Les noms peuvent différer selon le lieux : Acajou Grand Bassam, Acajou grandes feuilles, Khaya, Takorady Mahogany... Cette essence pousse dans les forêts africaines de la zone tropicale-équatoriale. Sa couleur a des tonalités rouges, qui vont du pourpre au brun rougeâtre. En test de dureté, il est supérieur à l'Érable d'Europe et juste en dessous de l'Olivier. La question morale de la déforestation se pose, mais nous ne l'avons pas résolue encore.

Préparation bordés suite.



Les bordés formeront la peau de la coque. Il y a 5 bordés : bordé du fond, les deux bordés inférieurs et les 2 bordés supérieurs. Nous avons commencé par celui du fond, car étant le plus épais, il nous sert de support pour les autres bordés. Pour cela nous joignons pas scarfs 5 planches de contre-plaqué. Ensuite nous nous servons de l'arrête de poisson (à voir dans un prochain message) pour délimiter la forme du bordé en question. Une sorte de patron polyvalent. Cela nous permet un première découpe du bordé. Il faut prévoir une bonne marge. Lorsque 1 bordé est finalisé, nous commençons le suivant. Notre rythme est de un bordé par fin de semaine pré-découpé et poncé.

Le travail c'est la santé...



Parfois le travail seul est incontournable ! Alors il faut user de stratagèmes pour manipuler les plaques de CP. Non pas que cela soit lourd, environ 25 kg, mais il n'y a pas de prises faciles, c'est encombrant.

Détail d'un scarf


Détail d'un scarf sur le CP de fond de 25 mm.

Visite récréative


Dans toute cette poussière, chaque petite visite nous apporte un certain bien-être. No comment.

Membrures rapportées





Les membrures rapportées sont un lamellé collé de lattes d'acajou Grand Bassam (Afrique), épaisseur de 0,5 cm sur (fini) 7,5 cm. L'épaisseur sur les fonds est de 6 cm pour la plus en avant et la seconde, 5 cm. Ces membrures apportent une plus grande solidité et viennent opposer les forces dues au mat et au lest. Beaucoup de serre-joints. La première est placée, et sera mise en place définitivement avec les boulons noyés dans les lisses et serres, avec écrou.

Vive l'été



Période de canicule au Québec, +35 et avec le facteur humidex, nous ressentons +40. Alors dans la serre !! Au menu : finition des bordés, ce qui signifie aussi transport. Tout d'abord pour le fond, les plaques de 25 mm et 15 plis, chaque pèse 50 kg; heureusement il n'y en avait que 5. Ensuite pour les bordés, 17 plaques de 15 mm. Nous nous faisons des muscles de camionneur. Grosse dépense en eau. Ensuite nous avons fini les membrures rapportées. Il s'agit de lamellé collé d'acajou, de 60 mm dans les fonds. Chaque latte fait 75 mm de large et 5 mm d'épaisseur. Pour la membrure le plus en avant de la coque, cela fait un U ou un V assez prononcé. Deux lattes ont cassé, malgré quelles aient été mouillées. Alors les grands moyens : le canon à vapeur. (C'est juste ma dénomination). Une bouilloire, un tube et du Tape Alu, et chauffe Marcel. Et ça fonctionne, incroyable ce que l'on pourrait faire avec les lattes passées à la vapeur !

À vos bordés, prêts.....






Le ragréage, c'est à dire la mise en forme de la structure, avant la pose des bordés est terminé. Malgré les masques anti-poussières, on en mange de l'acajou ! Le programme sera de mettre en place les membrures intérieures, et les bordés. Opération qui doit être bien planifiée et les aides seront les bienvenues. Ce travail était très artistique, comme une sculpture. Je voyais naître les formes de la coques, encourageant.

Premiers scarfs





Pour les panneaux qui seront la peau de la coque, nous les assemblons pas sifflets ou scarfs. Il faut y aller doucement. J'ai commencé par les panneaux des bordés inférieurs. Moins d'épaisseur pour les premiers pas. Maintenant, bordé du fond. Un panneau pèse 50 kg, et il m'en faut 5. Épaisseur 25 mm. Du très solide, surtout avec les serres de fond et les patins. Pour déplacer les plaques de CP, il faut être deux. Seul, pas évident et je ne veux pas prendre le risque de casser un sifflet.

Début bordés





Bordé : partie de la coque supérieure ou inférieure. Pour nous il s'agit de panneaux de contre-plaqué 11 plis que nous devons assembler pour faire un bordé composé de 5 panneaux. Un panneau mesure 1,25 m de large sur 2,43 m de long. Toujours ces mesures à l'anglaise, alors qu'au Canada depuis plus de 20 ans, ils ont adopté le système métrique. Mais ça reste en pouce, pieds, etc. Toute évolution est lente. Le bordé sera donc un panneau de 1,25 m de large sur 11 m de long, en une seule pièce. Pour cela, l'assemblage se fait par sifflet ou scarf. J'ai beaucoup réfléchi et appréhendé cette réalisation. Mais avec ma petite invention, cela se fait facilement. Ensuite ils seront collés à l'époxy. Nous avons aussi réalisé une arête de poisson de 1,30 m de large sur 12 m de long. Cette arête servira de patron pour découper les bordés suivant leur forme. Il suffit d'appliquer cette arête sur la coque, de marquer les diférentes mesures du bordé et de la reporter sur le contre-plaqué.

Scarfs et doublantes




La construction est très humaine. Nous finissons le squelette et viendra ensuite la peau, en fait les panneaux de CP assemblés par scarfs ou sifflets. Il faut réaliser une pente sur chaque bord des feuilles de CP, 10 fois la hauteur de la feuille. Pour les bordés, le CP est de 15 mm. Plusieurs techniques sont proposées. Le plus aléatoire, au rabot. J'ai réalisé un petit montage qui incline la toupie dans l'angle voulu, renforcé de fibre de verre, car il va servir plus d'une fois. Nous commençons à préparer la peau qui recouvrira le squelette. Entre-temps, préparation de certaines pièces, comme les doublantes sur le panneau arrière. Ces pièces d'acajou servent à renforcer les attaches des pataras.