Après la visite de deux grutiers, la seule solution est de sortir le bateau et son châssis de la serre. Certains me disaient de faire comme les romains, avec des rouleaux d'acier, d'autres de creuser pour y placer des crics, d'autres avec des chaînes, mais là je ne suivais plus. Mes nuits ont été ponctuées de pensées diverses, du comment faire, les risques, la rigidité du châssis, etc... La solution était de se servir de lèves-charges hydrauliques, de rechercher un manufacturier pour des roues supportant la charge, de patenter (en bon langage québécois) un support pour les roues. Et le tout devait réussir. Pour les lèves-charges, cela a été facile, tout comme les roues. Le manufacturier m'a fourni des roues, avec roulement à barres, chacune pouvant supporter 500 kg. Avec 6 roues, cela devrait faire l'affaire. Ensuite acheter des barres de fer, toujours chez un grossiste, et malgré leurs vacances, j'ai été comblé. Les couper a été facile et agréable de sentir la puissance à couper ce métal, sans forcer. Le métal devient rouge incandescent et la lame scie facilement. Des gerbes d'étincelles brûlantes nous donnent un sentiment de puissance, de vaincre l'acier. Oh THOR ! Nous avons soulevé la structure, lentement, très lentement, placé les roues avec le montage en acier consolidé le tout avec des tire-forts. Ensuite, lentement, toujours lentement, nous avons redescendu la structure de 12 m de long, sur ses roues. Et cela devient un beau six roues. Quelques tests de roulement, ça roule. Un gros soulagement. Et si la structure n'était pas solide, et si un côté serait plus soulevé et que la coque glisse sur le côté, et si et si. Et les accidents éventuels, et notre patente de roues, serait-il assez solide. Ce soir un GROS OUF.
Chaque don aide notre fondation Baladin a remplir les missions que nous nous sommes données. SI CHAQUE PERSONNE QUI LIT CECI DONNAIT 2$, LES BESOINS DE LA FONDATION SERAIENT COUVERTS POUR RÉALISER NOS ACTIONS.
Finition de la coque
L'application de la peinture marque le point à partir duquel nous déterminons que le modelage de la coque est terminé. (voir messages précédents). Nous avons opté pour trois couches d'epoxy et de l'Interpotect 2000E, peinture bi-composants. Pour les oeuvres vives (immergées) 4 couches d'Interprotect et pour les oeuvres mortes (non-immergées) 3 couches. Il faut choisir le moment idéal au niveau température. Et en été, dans une serre, la fenêtre est restreinte. Nous profiterons d'un passage d'un front froid et c'est parti. Les vapeurs étant très nocives, masque à cartouches au charbon actif obligatoire. En début de journée, 21 degrés. Supportable, mais ensuite la température monte jusqu'à 38. Alors ça dégouline de partout. Sous les gants de latex épais, la condensation coule le long des bras, et sans gants devient une nécessité. Alors que dire au niveau du visage avec le masque, et là, pas question de l'enlever. Début des travaux, 9 heures du matin et juste les poses pour effectuer les mélanges, la fin de journée n'est arrivée qu'à 19 heures. Pas question de pose repas. Nous ne comptons pas le nombre de fois que nous devons monter, descendre, déplacer les échafaudages. Mais c'est FAIT! Maintenant, pensons retournement.
Ponçons, ponçons....
Une fois l'époxy polymérisé, il faut égaliser cette enveloppe. Et il faut poncer, à la main, par une chaleur accablante. Nous avions des avertissements de chaleur et d'humidité accablante à Montréal. Ces avertissements sont donnés lorsque la température ressentie (facteur humidex) dépasse les 41 degrés. Nous avions dans la serre au thermomètre de 38 à42 degrés, à cela le facteur humidex....chaud chaud, mais pas les marrons ! Il faut boire souvent, se reposer souvent, se mettre à l'ombre tout aussi souvent. Ce travail se faisant à deux, c'est plus intéressant, plus rapide. Ensuite la peinture viendra, mais étendue au pistolet. Nous avons opté pour la marque International, de l'InterProtect 2000E.
Badigeon, badigeon
Tout d'abord un grand merci à Serge et Jacques pour leur aide précieuse. De 9 heures du matin à 10 heures du soir, un petit verre de vin ensuite, la nuit a été écourtée.
Nous avons badigeonné la coque de trois couches généreuses d'epoxy. Cela s'est fait facilement. Le trac du début s'est vite dissipé dans l'action. Il fallait trouver la bonne fenêtre météo, taux d'humidité; le passage d'un front froid nous a beaucoup aidé. L'époxy ne peut se travailler que 18 à 20 minutes à une température de 21 degrès. Et en été, nous avons fréquemment 35 degrés. La technique mise au point, dans une boîte en plastique, 4 litres d'époxy et le tout est renversé sur le fond du bateau. De cette manière, la concentration étant moindre, le temps de travail est un peu plus long. Les couches suivantes se font, lorsque la précédente n'est plus amoureuse, elle ne colle plus aux doigts. la polymérisation durant 7 jours, les trois couches se fondent pour ne former une seule enveloppe.
Prépartion pour l'epoxy
Il arrive le moment où l'on décrète que la mise en forme de la coque est à son point culminant, en tenant compte des possibilités techniques, de la vision du sculpteur qui évoluent avec l'expérience; mais telle la trajectoire d'un pierre lancée en l'air, à un moment donné, sa courbe s'infléchit et la pierre retombe. Si la pierre est lancée avec plus de forces, le moment où la trajectoire s'infléchit, est retardé. Cela est identique pour chaque oeuvre d'art. Mais il faut décider de ce moment. Pas facile. On voudrait toujours faire encore mieux.
Cette préparation fait un peu laboratoire clandestin... et l'epoxy est très nocif, du moins ses vapeurs lors de la polymérisation, alors protection obligatoire.
Inscription à :
Articles (Atom)