Pourquoi construire un voilier ? Début d'une réflexion

Au départ, il y a un rêve ou un appel, de vivre inconfortablement, à l'étroit, dans un univers instable. Le pourquoi? je pense que chacun a sa propre vision. Pour acheter un voilier de 35 pieds, si l'on veut l'avoir à soi et non voguer sur un bateau qui appartient à une banque, il faut être suffisamment bien nanti pour payer cash le coût de ce rêve (environ 350 000$) avec l'équipement, voiles, etc. L'achat d'occasion comporte de grands risques. J'ai côtoyé quelques rénovateurs qui vont de mauvaises surprises en mauvaises surprises et qui en fin de compte, font de la rénovation pendant plus de 10 années, sans avoir terminé, et c'est dur pour le moral.
Nous avons mis 7 années pour la construction. Le choix du matériau, des plans, une affaire purement personnelle. Certains vont opter pour l'acier, l'aluminium. À chacun sa douce folie. Avec le recul, le choix du contre-plaqué, pour une construction amateur, reste une option réalisable et je referais ce choix. De plus, à réparer, relativement facile, un peu partout sur la planète.
Au départ, j'ai une formation de pianiste, classique, allant de concerts en concerts. Cette formation ou plutôt déformation nous rend persévérant, mais surtout solitaire. De passer des 8 heures par jour, seul devant son piano, de voyager seul, et ce pendant des années, vous fait passer comme un ours au fond de sa tanière! et lorsque vous construisez, vous êtes confrontés aux mêmes questions, comme face à une nouvelle oeuvre musicale qu'il faut s'approprier. Car vous serez encouragé, des Lâche pas, à la pelle, mais la réussite ou l'échec, c'est vous seul qui les portez.
Question budget, en 7 années, tout inclus, 1300$ par mètre. Alors fois 10,60 m....
Maintenant Baladin II est réellement comme une personne, de la difficulté à le quitter, même pour une semaine, de penser à lui comme on pense à une personne, comment est-il, comment se sent-il? La relation est intime, profonde. Peut-être ridicule de l'extérieur, mais c'est ce que je ressens. Et c'est vrai que l'on se prend la tête, continuellement, comme nos enfants. Parent un jour, parent toujours.
À suivre....

Aucun commentaire: